Thursday, March 28, 2024
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Année électorale pour trois grands pays pétroliers d’Afrique

Nigeria, Algérie, Libye. Trois grands pays producteurs africains de pétrole vont aux urnes en 2019. Ce qui pourrait réorienter l’avenir de leur secteur des hydrocarbures. C’est en tout cas ce que promettent candidats et investisseurs.

Premier producteur africain de pétrole, le Nigeria doit élire son président le mois prochain. Le candidat de l’opposition Atiku Abubakar a déjà donné le ton mercredi dernier en promettant ni plus ni moins de privatiser la compagnie pétrolière nationale, la NNPC et la compagnie d’électricité. « A moins de démanteler ces organisations mafieuses, a-t-il estimé, nous ne pourrons pas progresser. Même s’ils veulent me tuer, je m’engage à mener ces privatisations. »

Privatisation peu crédible

La privatisation même partielle pourrait être une solution au problème chronique de liquidités de la compagnie nigériane, lorsqu’elle doit développer des gisements en partenariat avec des compagnies étrangères, ce sont ces dernières qui doivent avancer l’argent et se faire rembourser en pétrole, ce qui augmente encore l’opacité du système. « Mais cette privatisation de la NNPC n’est pas très crédible », estime Philippe Sébille-Lopez, de Géopolia. « On voit ce que cela a donné pour la compagnie brésilienne Petrobras », les investisseurs ont beaucoup perdu. Or la compagnie nigériane est encore plus déficiente, ses raffineries sont à l’arrêt. « La NNPC est encore plus que Petrobras la vache à lait du pays. Qui prendrait le risque d’investir dans cette société ? »

Nouveaux appels d’offre

Au delà de la surenchère pré-électorale de la part d’un ancien vice-président d’Obasanjo – le président sortant Muhammadu Buhari avait déjà été élu pour combattre la corruption -, les élections peuvent rebattre les cartes du secteur pétrolier, en particulier relancer l’exploration. Le PDG du géant français du pétrole ne s’y est pas trompé. « C’est le moment de lancer de nouveaux projets au Nigeria, déclarait Patrick Pouyanné ce lundi. J’espère que le nouveau gouvernement qui sera installé après les élections lancera de nouveaux appels d’offres. » Il n’y en a pas eu depuis 2007.

Subventions algériennes

En Algérie, l’élection présidentielle d’avril prochain ne réserve pas de grandes surprises. Mais elle sera l’occasion de débats, cette fois, sur les revenus tirés des hydrocarbures. C’est un peu l’inverse du Nigeria, l’Algérie trosième producteur de pétrole en Afrique, raffine beaucoup de brut localement pour la population algérienne mais elle subventionne tellement les carburants que c’est de plus en plus intenable. L’Algérie voudrait exporter davantage. La loi sur les hydrocarbures devrait aussi conforter la réforme de la société nationale Sonatrach vers plus d’investissements étrangers et plus de développement, y compris en Afrique sub-saharienne.

Retrouver la paix en Libye ?

Enfin la Libye devrait aussi voter cette année, alors que sa production pétrolière a de nouveau rechuté. Les combats entre les factions ont interrompu la production à Sharara, un gisement majeur, depuis décembre. La production libyenne a replongé de 1,3 million de barils à 800 000 barils par jour. Les élections libyennes prévues à la fin de l’année dernière sont reportées d’ici mi-2019. Saïf al-Islam, le fils de l’ancien dictateur Mouammar Kadhafi devrait se présenter. « Le point clé est de savoir si le pays pourra retrouver la paix et la sécurité, juge Francis Perrin, chercheur associé au Policy Center for the New South (Rabat) et directeur de recherche à l’Iris (Paris). Tout ce qui permettra d’aller dans ce sens, élection ou pas, aura un impact positif sur le secteur pétrolier et la production et les exportations pétrolières de la Libye, ce qui est essentiel pour l’avenir de ce pays. »

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