Friday, April 26, 2024
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La situation économique aura-t-elle une influence sur les élections en Angola?

Plus de 9 millions d’Angolais se rendent aux urnes ce mercredi 23 août 2017 pour les élections législatives. L’enjeu : désigner une majorité, qui déterminera le gouvernement et la présidence du pays. Après la chute vertigineuse des cours du pétrole ces dernières années, l’économie fut un facteur non négligeable de cette campagne.

A la fin de la guerre civile, en 2002, l’Angola avait un atout de taille : la manne pétrolière, qui lui a permis de se reconstruire.

Dans la capitale Luanda et dans les principales villes du pays, des gratte-ciel ont fleuri, boostant la croissance qui s’affichait alors à deux chiffres. Et ce, jusqu’à la chute des cours du pétrole en 2014.

Quand le prix du baril s’est mis à baisser de moitié entre 2014 et 2016, Luanda a perdu la moitié de ses entrées en devises. Conséquence : sur le marché informel de change, le kwanza, sa monnaie, a perdu aussi la moitié de sa valeur.

Pis, pour l’économie, cette fixation du taux de change a eu pour effet de décourager les importateurs. L’an dernier, le niveau des importations françaises a par exemple chuté de 60 %.

Les agences de notation revoient les notes du pays à la baisse

Depuis 2014 et le début de la crise, pénuries et impayés se multiplient. Car l’Angola souffre du même mal que les autres pays producteurs de pétrole : c’est une économie peu diversifiée, qui importe presque tout.

Dans un pays qui ne produit presque rien sauf du pétrole, des diamants et des infrastructures, si l’importation de matériaux de construction coûte trop cher, les chantiers s’arrêtent. C’est ce qui arrive à Luanda comme dans d’autres villes.

Plus de devises, cela signifie aussi retard généralisé sur les transferts de fonds : deux à cinq milliards d’encours, murmure-t-on dans les milieux diplomatiques.

Depuis 2014, l’Angola nourrit toutes les inquiétudes. Pour faire des économies, l’Etat a ordonné des coupes budgétaires drastiques. Et malgré un rebond attendu des cours du brut, les agences de notation revoient les notes du pays à la baisse.

Conditions de vie de plus en plus dures pour la population

La dette publique se creuse, même si la situation macro-économique reste stable d’après les agences. Le 15 août dernier, les autorités ont averti qu’elles allaient bientôt émettre pour 2 milliards d’euros d’obligations pour refinancer la dette.

Pendant ce temps, la population souffre. La croissance n’a jamais tout à fait profité aux Angolais, qui ont subi de plein fouet les restructurations des entreprises publiques, mais également l’inflation, qui continue de dépasser les 40 %.

La crise était au cœur de la campagne et pourrait peser sur le vote. Les promesses de sortir de la dépendance au pétrole pour diversifier l’économie et créer plus d’emplois sont restées vaines pour l’instant.

De quoi nourrir le ressentiment. Hausse du chômage comme des prix, pénuries… Les conditions de vie sont de plus en plus dures pour la population.

L’Angola reste très mal classé en matière de corruption

La corruption continue de gangréner le système. L’Angola est classé 164e sur 176 pays au dernier classement de l’ONG Transparency International en la matière. Joao Lourenço, le candidat du MPLA, a promis de lutter contre.

Si de nombreux scandales ont entaché l’image de ce parti, il reste le parti-Etat, omniprésent en Angola. Mais l’entourage du président sortant, qui reste président du MPLA, est accusé d’avoir pillé les ressources du pays.

“S’il veut conserver un certain soutien populaire, dans les zones rurales, les provinces et les quartiers populaires, il faut que l’Etat-parti retrouve un rôle social effectif. La population attend que le MPLA fasse plus, en particulier la nouvelle génération qui n’a pas connu la période de la guerre civile, les années 1980-1990 et leurs difficultés. Ils ont donc des attentes, une approche différente nécessairement. Lourenço va devoir apporter des changements pour améliorer leurs conditions de vie, ça ne va pas se régler en parlant de la guerre, de la crise liée à la chute des cours du pétrole.”

rfi

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