Au Burkina Faso, le procès du coup d’Etat manqué de septembre 2015 contre les autorités de transition de l’époque a repris ce 27 août après deux jours de suspension. Devant le tribunal militaire de Ouagadougou, plusieurs auditions ont eu lieu, dont celles du sergent Souleymane Koné et du lieutenant Boureïma Zagré.
Ce dernier, jeune officier au moment des faits, devait en principe lire la déclaration des putschistes à la télévision nationale le 17 septembre 2015. Il a finalement été envoyé au Togo voisin pour chercher du matériel militaire. Hier, devant le tribunal, il est revenu sur ces événements.
Désigné pour lire la proclamation du Conseil national pour la démocratie à la télévision nationale burkinabè le 17 septembre 2015, le lieutenant Boureïma Zagré sera finalement remplacé par le médecin-colonel Mamadou Bamba.
Devant le tribunal militaire de Ouagadougou où le procès du coup d’Etat manqué de septembre 2015 a repris ce 27 août, le jeune lieutenant a reconnu s’être rendu au Togo voisin sur instruction du chef de corps du régiment de sécurité présidentielle pour y ramener du matériel de maintien de l’ordre. Une fois le matériel sur place, il a ensuite procédé à sa distribution aux forces de sécurité.
Apaiser la situation
Sa deuxième mission consistait à boucler la place de la Nation de Ouagadougou le 20 septembre pour empêcher tout rassemblement. Il s’est ensuite rendu au dépôt d’armes de Yimbi , en périphérie de la capitale burkinabè, avec comme instruction d’assurer une « défense ferme » du site.
Pour les avocats des parties civiles, Boureïma Zagré a participé de cette façon au maintien d’un « pouvoir illégal ». Le lieutenant n’a cessé de marteler qu’il a accompli des missions dans l’objectif « d’apaiser » la situation pour l’intérêt de la nation.
Devant ces déclarations, l’un des défenseurs des parties civiles, maître Séraphin Somé, a qualifié l’accusé de « monstre froid ». Le président du tribunal a dû lui demander de retirer ces propos après que l’avocat de Boureïma Zagré a protesté.
rfi