Thursday, April 25, 2024
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Angola: à la veille du vote, la crédibilité des élections en question

J-1 avant les élections. La campagne électorale est désormais terminée en Angola. Le scrutin a d’ores et déjà été marqué par le départ du pouvoir de José Eduardo dos Santos.

Le MPLA, son parti, au pouvoir depuis 42 ans, entend bien placer son candidat Joao Laurenço à la tête de l’Etat et prophétise déjà sa victoire. L’Unita, le grand rival, a porté plainte contre la Commission électorale qui n’aurait pas délivré les documents nécessaires à certains de ses délégués. Alors que seule la SADC a été autorisée à envoyer des observateurs, une plateforme de jeunes activistes, Jiku, a décidé d’assurer elle-même le monitoring de l’élection.

En Angola, officiellement, tous les partis reçoivent la même somme d’argent de la Commission électorale pour organiser leur campagne. Comme le MPLA, les partis d’opposition voient leur clip diffusés sur la chaîne nationale, ils ont le droit d’organiser des meetings à Luanda comme à travers tout le pays. Jusqu’à présent, cela se passait plutôt bien en comparaison avec d’autres pays, confiait, ce lundi 21 août, un observateur de l’organisation sous-régionale SADC présent au dernier rassemblement de l’Unita.

Le MPLA cherche à sauvegarder les apparences vis-à-vis de la communauté internationale, renchérit un analyste politique. L’Union européenne avait souhaité envoyer une mission d’observation en Angola pour ce scrutin. Refus dans un premier temps de Luanda, qui a fini par accepter quatre observateurs en tout et pour tout. « Moi, j’aimerais juste pouvoir mettre mon bulletin dans l’urne comme partout ailleurs et rentrer chez moi », lance Luaty Beirao derrière son ordinateur. Il est fils d’oligarque, devenu rappeur et fait partie des activistes les plus connus aujourd’hui en Angola après un séjour en prison.

Un traitement inégal des médias angolais ?

Depuis un lieu tenu secret, il participe à la plateforme Jiku, qui tente de faire, avec quelques poignées d’autres, ce qu’une mission électorale ferait avec considérablement plus de moyens : minuter le traitement par les médias publics comme privés de la campagne du MPLA par rapport aux autres, identifier les entraves au vote et contrôler les résultats sortis des urnes par rapport à ceux annoncés par la commission électorale.

« On envoie les gens voter à 10 km de chez eux »

« De nombreuses personnes, comme en 2012, ont été, comme on dit, délocalisées. On les envoie voter à plus de dix kilomètres de chez eux. C’est une façon de disperser les votes et de créer une abstention artificielle. Vu le niveau d’organisation qu’ils sont capables d’avoir, s’ils n’arrivent pas à mettre les gens là où ils ont demandé à voter, c’est parce qu’ils ne veulent pas », explique Luaty Beirao.

Jiku dénonce déjà un traitement très inégal par les médias de la campagne du MPLA vis-à-vis des cinq autres partis avec des pourcentages par jour de couverture de plus de 85 % pour la chaîne nationale TPA ou encore de plus de 93 % pour TV Zimbo, l’une des principales chaînes privées. « La chaîne privée TV Zimbo fait encore un pire boulot que la chaîne publique », déplore Luaty Beirao.

rfi

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