Aux Pays-Bas, la compagnie pétrolière Shell est poursuivie devant la justice et suspectée de complicité après la pendaison de neuf hommes en octobre 1995, exécutés par le régime militaire nigérian de l’époque. A l’origine de ce procès, une plainte déposée par quatre veuves.
En 1995, dans le delta du Niger, l’Etat d’Ogoni est une zone pétrolifère importante. Les populations, rassemblées au sein du Mosop, le Mouvement pour la survie du peuple Ogoni, voient d’un mauvais œil l’exploitation pétrolière par des compagnies étrangères comme le groupe Shell. Le Mosop, animé par un écrivain respecté, dénonce la dégradation de l’environnement liée à cette exploitation. Cette organisation se sent lésée et réclame une répartition plus juste des ressources.
Mais le régime du général Sani Abacha reste sourd à ces revendications. Et préfère étouffer ces voix discordantes. Neuf leaders du Mosop sont violemment arrêtés et accusés d’avoir tué quatre chefs traditionnels opposés à leur mouvement. Les condamnés sont pendus et leurs corps, jetés dans une fosse commune.
Aujourd’hui, quatre épouses de ces personnes condamnées à l’époque disent détenir des documents prouvant l’implication de Shell dans l’arrestation et les violences subies par « les neuf Ogonis ». Shell a toujours nié cette implication présumée. « Il n’y a pas eu de collusion entre Shell et les autorités pour étouffer la contestation exprimée par ces communautés locales », insiste la compagnie dans un communiqué.
rfi