Thursday, April 18, 2024
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Nigeria: le projet de remplir le lac Tchad est de retour

La conférence pour le lac Tchad bat son plein à Abuja, la capitale du Nigeria. Depuis lundi 26 février, l’avenir de cet espace sahélien, menacé par la sécheresse et l’insécurité, est entre les mains des experts scientifiques, ingénieurs et décideurs politiques. Lors du deuxième jour de conférence, ce mardi, une dynamique s’est créée autour du projet de transfert des eaux du bassin du Congo vers le lac Tchad.

Trop ambitieux, trop risqué, trop coûteux ? Les raisons de s’y opposer ne manquent pas, mais le projet de remplir le lac Tchad est bel est bien de retour. Mardi 27 février à Abuja, au Nigeria, la titanesque ambition de transférer les eaux du bassin du Congo était sur toutes les lèvres, comme le rapporte l’analyste italien Claudio Celani :

« Les gens ici sont très convaincus que le transfert d’eau est la seule solution pour revitaliser le lac Tchad. Ils voient les choses en grand. Ils comprennent qu’ils ont besoin d’un grand projet, Transaqua, le grand projet qui est supposé non seulement amener de l’eau d’un point A à un point B, mais aussi construire une véritable infrastructure moderne au coeur de l’Afrique », explique-t-il.

La RDC principal donneur d’eau

Transaqua renaît de ses cendres. La compagnie italienne Bonifica à l’origine du projet s’associe aujourd’hui avec la société chinoise Powerchina. Une étude conjointe de faisabilité sera financée par les gouvernements chinois et italien.

L’ingénieur en chef de PowerChina se réjouit de cette collaboration : « Je crois que nous sommes au tout début d’une nouvelle coopération. Nous avons hâte de démarrer cette coopération. »

La République démocratique du Congo (RDC) serait le donneur le plus important en matière d’eau. François Kalwele du ministère de l’Environnement de la RDC se dit partant et prône la solidarité entre les Etats africains.

Où en est-on de l’exploration pétrolière du lac ?

L’or noir du lac est l’obsession des gouvernements successifs nigérians depuis des décennies. L’administration de Muhammadu Buhari n’y a pas échappé. En 2017, elle a relancé sa prospection dans le nord-est du pays aux abords du Lac Tchad, en dépit d’une sécurité volatile.

Pour Benjamin Augé, chercheur à l’Institut Français des relations internationales (IFRI), il s’agit surtout d’un effet d’annonce : « Jusqu’à maintenant, il n’y a pas eu d’effort sérieux pour faire de l’exploration. Il n’y a eu quasiment aucun forage depuis l’indépendance du Nigeria dans cette région-là. Et c’est davantage à des fins de communication pour plaire aux hommes politiques du Nord que les gouvernements envoient ce genre de prospection dans cette région du nord-est du Nigeria ».

Loin des logiques politiques, au Tchad, les abords du lac font l’objet de prospections poussées et prometteuses : « C’est une zone très intéressante depuis longtemps. Il y a des prospections au moins depuis les années 70 dans cette région-là, notamment sur un bloc qui s’appelle le bloc H, où il y a déjà un système pétrolier qui a été montré. C’est-à-dire qu’il y a de fortes chances de trouver du pétrole. L’année dernière, une société qui s’appelle Delonex Energy a pris ce fameux bloc H et prévoit de forer plusieurs puits en 2018 pour savoir s’il y a suffisamment de pétrole pour le développer ».

Si cette exploitation du pétrole se révélait rentable, elle pourrait avoir des répercussions économiques, sociales, mais aussi environnementales sur le bassin du lac Tchad.

rfi

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