Thursday, March 28, 2024
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FESMAN – SCANDALE: Détournement avorté de 5 milliards de F Cfa entre les deux tours de la Présidentielle

Le montant de 105 milliards de F Cfa dilapidé lors du troisième Festival mondial des arts nègres (FESMAN) dont le coût initial était de 5 milliards se serait rallongé si la Direction centrale des marchés publics (DCMP) et l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP) ne s’étaient pas opposées à une forfaiture qui était en cours entre les deux tours de la Présidentielle, pour ne pas dire 48 heures avant l’élection de Macky Sall. Une somme de 5 milliards de F Cfa était en instance de détournement au ministère des Forces armées pour encore finir entre les mains de Loum Diagne.

Si la Direction Centrale des Marchés Publics (DCMP) et l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP) n’avaient pas fait preuve de fermeté, les sommes englouties dans le FESMAN seraient de 110 milliards de F Cfa au lieu des 105 milliards avancés par Macky Sall.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, l’ancien Président de la République en complicité avec son dernier ministre des Forces armées, a tenté de débloquer 5 milliards de F Cfa entre les deux tours de la Présidentielle de 2012 sous le prétexte d’un marché bidon dont le bénéficiaire était encore Loum Diagne, déjà mis en cause par l’Inspection générale d’Etat (IGE) pour s’être substitué au Trésor public et manipulé à sa guise 15 milliards de F Cfa en plus d’acheter à Abdoulaye Wade un terrain sis à Ngor pour plus d’un milliard.

Comment est-ce possible ?

Le 23 mars 2012, quarante-huit heures avant l’élection de Macky Sall, le ministère des Forces armées a saisi l’ARMP pour demander l’autorisation de passer par entente directe avec la société UCBS de Loum Diagne le marché de…déménagement du village du FESMAN sis à Ngor. Et ce, suite à l’avis défavorable de la DCMP.
A l’appui de sa demande, ce département sert un argumentaire pour le moins tiré par les cheveux. Il explique que la question de l’hébergement des étudiants des différentes universités publiques constitue une préoccupation majeure pour l’ancien Chef de l’Etat.
En vue d’apporter une solution à cette situation, Me Wade avait décidé, selon le ministère des Forces armées, d’une part, d’affecter le village du FESMAN aux universités de Dakar, Saint-Louis, Ziguinchor, Bambey et Thiès et, d’autre part, de confier au ministère des Forces armées la mise en œuvre de ce programme de déménagement.
En exécution à ces instructions, le ministère des Forces armées déclarait, dans la requête transmise à l’ARMP, qu’il est « apparu prioritaire de réaliser, en extrême urgence, ledit programme ».
Ainsi, il avait retenu de contracter avec la société UCBS qui a procédé à l’installation du village du FESMAN pour « garantir l’exécution adéquate et dans les délais requis de cet important programme de déménagement. Il va consister entre autres au transfert de modules architecturaux et à la reconstruction des voiries et réseaux divers ».
Mais voilà : par lettre en date du 21 mars, le ministère des Forces armées a saisi la DCMP qui s’est formellement opposée à ce braquage. Une position partagée par l’ARMP qui fait part de son opposition dans un avis notifié à ce département le 3 avril 2012, jour de l’investiture de Macky Sall.
En clair, on a tenté de débloquer 5 milliards de F Cfa encore pour Loum Diagne qui devait juste transporter du matériel d’un lieu à l’autre. Il est évident que ce marché avorté, ressemblait plus à une forfaiture pour débloquer en urgence des fonds. Ce n’est pas par hasard que le ministère de l’Éducation a été écarté de la procédure au profit des Forces armées.
Mais ce que beaucoup d’observateurs ne comprennent pas, aujourd’hui, c’est que les mêmes personnes citées dans les magouilles de l’ancien régime (Loum Diagne, Papa Aly Guèye) se tapent encore de gros contrats sous Macky Sall.
Le cas du premier cité est assez illustratif de ce fait troublant. Impliqué dans le FESMAN, il a été servi dès 2013, grâce à un montage qu’on a forcé à la Caisse des dépôts et de consignation (CDC). Il s’agit de la création de la société dénommée Compagnie Générale Immobilière (CGI).
En effet, le 10 octobre 2013, la commission de surveillance de la Caisse a examiné et adopté la mise en œuvre de ce projet selon les modalités suivantes : une prise de participation de la CDC à 49% dans le capital de CGI SA en cours de création ; une avance en compte courant d’actionnaire de 4,5 milliards FCfa sous forme de prêt rémunéré au taux de 6,5% ; la cession des terrains TF n° 5447/R de 100 ha, TF n°4861/R de 50 ha et du TNI de 43234 m2 de la CDC sis à Bambilor à la CGI SA moyennant un prix de vente compris entre 6750 et 10 000 F Cfa le m2 hors frais et taxes ; et la représentation de la CDC au Conseil d’administration de CGI SA par le Directeur général, qui en assurera la présidence, et par le DESF.
Au regard des statuts de la société, le capital de la CGI divisé en 10 000 actions de 10 000 F Cfa chacune, est réparti entre VACAP SA (propriété de Loum Diagne), avec 5099 actions, la CDC, propriétaire de 4900 actions et Loum Diagne lui-même, associé avec une part. Malgré les fonds en jeu, personne n’a encore vu la moindre construction sortir de terre.
VACAP SA est aussi identifiée dans le projet d’extension du Village Club Med Cap-Skirring dont le protocole d’accord entre les différentes parties a été signé courant 2015. Aux côtés du Club Med qui en détient 35%, la VACAP serait engagée à investir aussi 35%, tandis que le Fonds souverain d’investissements stratégiques sénégalais (FONSIS) et la Caisse des Dépôts et Consignations du Sénégal détiendront 15% chacun. Libération a appris que le projet est en « stand by » du fait que VACAP n’a toujours pas libéré sa part du capital. Faut-il s’en étonner ?
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