Friday, April 19, 2024
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Après 16 ans de guerre, les nouveaux projets afghans de l’Amérique de Trump

Le président des Etats-Unis a annoncé, lundi 21 août 2017, son plan pour l’Afghanistan, où stationnent encore 8 400 soldats sous la bannière de l’Otan. Depuis 2001, l’opération a coûté 714 milliards de dollars. Le candidat Trump semblait pencher pour un retrait du dernier contingent américain. Mais s’il ne s’est pas privé pour critiquer la gestion de MM. Bush et Obama, il a revu ses plans, estimant qu’un retrait créerait un vide dangereux.

C’est sur une base militaire de Washington que le président américain a choisi d’annoncer sa stratégie en Afghanistan, théâtre d’une guerre qui dure depuis plus de 16 ans et que les Etats-Unis n’ont pas pu gagner jusqu’à présent.

En rupture totale avec la politique de Barack Obama, qui s’était engagé dans un retrait progressif, dans ce conflit qui est tout de même le plus long de l’histoire des Etats-Unis, Donald Trump a renouvelé son engagement contre le terrorisme.

Le président propose donc un « plan pour la victoire » et des outils pour y parvenir. Car un retrait trop rapide, a-t-il noté, créerait un vide qui serait immédiatement comblé par les talibans, al-Qaïda et le groupe Etat islamique.

Or, il se dit déterminé à écraser les jihadistes. Alors, va-t-il envoyer des renforts pour épauler les 8 400 Américains actuellement déployés ? Il se refuse à donner la moindre échéance et le moindre chiffre :

« Nous ne parlerons jamais du nombre de nos soldats ou de nos plans pour de futures attaques. Les conditions sur le terrain, et non un calendrier arbitraire, guideront désormais notre stratégie. Je ne dirai jamais quand nous allons attaquer, mais nous attaquerons », a promis M. Trump.

« Le Pakistan a beaucoup à perdre s’il continue à abriter des criminels »

Peu après le discours, le secrétaire à la Défense James Mattis a annoncé que les troupes seraient bien renforcées. Le nombre de 3 900 militaires en plus est avancé. Mais M. Trump laisse la porte ouverte à un dialogue avec les rebelles.

Si le chef d’Etat américain est prêt à aider Kaboul, il a prévenu que ce ne sera pas pour toujours. « Nous ne sommes pas là pour construire une démocratie, mais pour tuer des terroristes », a-t-il jugé bon de préciser.

Au passage, peu diplomate, il a mis en garde le Pakistan – dont il a besoin -, lui reprochant d’être un repaire pour les terroristes. Et d’inviter l’ennemi héréditaire d’Islamabad, l’Inde, à faire plus pour aider économiquement Kaboul…

« Le Pakistan a beaucoup à perdre s’il continue à abriter des criminels et des terroristes. Cela doit changer et cela va changer immédiatement », a déclaré Donald Trump devant les troupes.

Alors que le gouvernement afghan accuse régulièrement le Pakistan de jouer un double-jeu, mettre la pression sur Islamabad semble donc faire partie de la nouvelle stratégie. Reste à voir si ce qui est écrit sur le papier sera appliqué.

« Nous accueillons avec satisfaction la décision de Donald Trump »

Un retrait des troupes américaines était aussi l’un des plans posés sur la table à Camp David, où Donald Tump et ses conseillers s’étaient réunis pour plancher sur la nouvelle stratégie américaine en Afghanistan.

Mais avant le discours du 21 août, les autorités afghanes semblaient avoir déjà la certitude qu’il ne s’agirait pas du plan qui serait adopté. Les premières réactions au sein du gouvernement sont donc dénuées de surprise.

« Nous accueillons avec satisfaction la décision de Donald Trump en faveur d’un solide partenariat afghan-américain dans la lutte contre le terrorisme pour arriver à une paix durable », a déclaré l’ambassadeur afghan aux Etats-Unis.

Leur rôle principal des Américains en Afghanistan est de former et soutenir leurs homologues locaux dans la lutte contre les groupes insurgés, comme les talibans et l’organisation Etat islamique. 40 % du territoire échappe au contrôle de Kaboul.

Mais les violences se sont accrues des derniers mois. Quelque 6 200 incidents ont été recensés par la coalition, soit 21 % de plus que l’année précédente. Les civils paient un lourd tribut dans cette guerre interminable.

« Les talibans ne peuvent pas être vainqueurs sur le plan militaire »

Un record de victimes a même été atteint : 1 660 victimes depuis le début de l’année selon l’ONU. Les forces de sécurité sont elles aussi fortement touchées : plus de 2 530 soldats et policiers ont été tués au cours des six derniers mois.

« La nouvelle stratégie annoncée signifie que les talibans ne peuvent pas être vainqueurs sur le plan militaire, a réagi le chef américain de l’Alliance atlantique en Afghanistan, le général Nicholson.

« Il est temps de renoncer à la violence et d’agir pour la réconciliation », ajoute-t-il, alors que les discussions de paix entre les talibans et le gouvernement sont au point mort actuellement.

Les insurgés talibans, qui étaient les maîtres de l’Afghanistan avant l’arrivée des Américains dans le sillage des attentats du 11-Septembre, refusent de négocier tant que des troupes étrangères sont postées dans le pays (voir leur réaction ici).

En attendant, M. Trump apparaît comme le commandant en chef en plein mois d’août. De quoi faire quelque peu oublier l’affaire russe, les bouleversements internes à la Maison Blanche et ses déclarations après le drame de Charlottesville.

rfi

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